Mayfair (1927-1959) a été lancé en mai 1927 avec la déclaration du rédacteur en chef J. Herbert Hodgins disant que ce serait le magazine de « la culture, de la mode et des distinctions sociales » du Canada. Y figuraient des débutants et des diplomates, des mariages mondains et des évènements sportifs. Les critiques brandissaient ce nouveau magazine comme « une contradiction à la prétention fréquente que le Canada n’est pas assez âgé, pas assez cosmopolite pour inspirer une publication d’un genre aussi sophistiqué. » (citation dans l’éditorial de juin 1927). Nous incluons Mayfair comme une publication pour la culture moyenne parce que Mayfair a su trouvé un équilibre entre, d’un côté, un intérêt pour la sophistication et tout ce qui est tendance et, de l’autre, des valeurs conservatrices et un élitisme.
Si vous n’apparteniez pas à l’élite canadienne, Mayfair vous incitait à croire que vous en faisiez partie. Des six magazines présentés ici, Mayfair est le seul à se focaliser sur le voyage. Cet intérêt s’est présenté sous différentes formes : des mémoires de voyages européens, des photos de Canadiens à l’étranger, des reportages sur la mode, particulièrement de Paris, des numéros spéciaux dédiés à Londres (avril) et Paris (mai), et beaucoup de publicités liés au thème du voyage, y compris des publicités pour des croisières, des vols et des hôtels, ainsi que des publicités de produits de consommation faisant appel à l’imagerie du voyage. Mayfair a montré ce que le voyage pouvait offrir de mieux, des repas pour gourmets à des visites privées de villas italiennes.
Esthétiquement, Mayfair a adopté différents styles à travers son histoire, passant d’un style Art Déco au tout début à un style plus affiné pendant la Seconde Guerre mondiale, puis à une série plutôt folle de portraits et d’illustrations en couverture dans les années 50. Dans les premières années, le prix d’un seul numéro était de 35 cents canadiens. Ce prix est tombé à 25 cents en 1934, et ce jusqu’en 1958 où le prix est remonté à 50 cents le numéro. Le nombre maximum d’abonnés fut de 20 000 (Sutherland), et le nombre important de publicités portant sur Toronto indiquait que le public cible du magazine était les résidents bourgeois de l’Ontario que le périodique mettait en scène. Malgré son attention aux courants esthétiques, Mayfair doit probablement sa chute, à la fin des années 50, à son ton et à son contenu trop consistants Il se peut que l'évolution des idées sur la hiérarchie sociale et les pratiques d'exclusion ait fait paraître Mayfair comme démodé. Le magazine a cessé d’être imprimé en décembre 1959.
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Accès au magazine
Les bibliothèques qui détiennent des exemplaires de Mayfair sont les suivantes : la Bibliothèque et Archives Canada (un tirage relativement complet et en bon état, en volumes reliés, conservé dans les ‘Special Collections’), la bibliothèque « Thomas Fisher Rare Book Library » de l’Université de Toronto (un tirage relativement complet, pour la plupart en volumes reliés), la bibliothèque « Robarts Library », de l’Université de Toronto (des numéros assortis non reliés, en piteux état mais facilement accessibles) et enfin la bibliothèque « Toronto Reference Library » (ici, les exemplaires sont disponibles seulement sur autorisation spéciale). Des exemplaires sont disponibles sur microfilms dans plusieurs bibliothèques scientifiques canadiennes.