Gillian Roberts, conférencière
Département d’études américaines et canadiennes
Université de Nottingham
Cet article examine l’édition illustrée du roman The Book of Negroes, lauréat du Prix des écrivains du Commonwealth de Lawrence Hill et de Canada Reads. Initialement publié en 2007, le roman a été réédité en édition illustrée de luxe en couverture rigide en 2009. Ce roman raconte l’histoire d’Aminata, une jeune Africaine de l’Ouest kidnappée et vendue dans la traite transatlantique des esclaves, et ses expériences dans une plantation d’indigo en le sud des États-Unis, suivi de nouveaux déplacements vers Charleston, New York, la Nouvelle-Écosse, la Sierra Leone et Londres. À New York, alors que la guerre d’indépendance touche à sa fin, Aminata devient la secrétaire du Livre des nègres, documentant les loyalistes noirs, ainsi que les esclaves et les serviteurs sous contrat des loyalistes blancs, autorisés à passer par les Britanniques au Canada. Hill a commenté à la fois dans les paratextes de l’édition originale du roman et dans des articles de magazines que le Livre des nègres est un document important dont les Canadiens sont largement ignorants et ont besoin d’en savoir plus. Cette volonté de faire circuler la connaissance de l’histoire afro-canadienne à travers le roman est particulièrement manifeste dans l’édition illustrée de 2009, où le document du Livre des nègres figure en bonne place (avec une photographie en double page de son texte original) ainsi que d’innombrables autres images et légendes, qui complètent et interrompent le récit de Hill. La production et la diffusion du roman de Hill comme une sorte d’édition « souvenir » ou « souvenir », avec des images de type National Geographic, exigent un examen critique, en particulier des implications de son emballage médiocre de l’histoire afro-canadienne.